James Cuthbert
Un seigneur entreprenant
Originaire d’Inverness, en Écosse, James Cuthbert est le premier anglophone à s’installer dans la région de Berthier. Il est décédé en 1798, âgé de plus de 60 ans.
Bien qu’il enverra ses enfants poursuivre leur formation académique en France, Cuthbert appartient à l’une des plus anciennes familles de Grande-Bretagne, dont il demeure très attaché. À cet égard, dans la région de Berthier, les toponymes anglophones tels que York et Saint-Cuthbert en témoignent de façon éloquente.
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Homme de vision et d’engagement, James Cuthbert débute sa carrière militaire dans la marine anglaise en tant que lieutenant. En décembre 1762, il devient membre de l’état-major du général Murray, à Québec. Quelque deux ans plus tard, le 7 mars 1765, il acquiert du sieur Pierre-Noël Courthiau la seigneurie de Berthier, incluant plusieurs îles du lac Saint-Pierre. Il se retire alors de l’armée pour se consacrer aux affaires et à la politique, ne reprenant les armes qu’en 1775-1776, au moment de l’invasion du Canada par les Américains.
James Cuthbert fils (1769-1849), vers 1820
Livernois Québec
Fonds J. E. Livernois Ltée
BAnQ Québec
La famille Cuthbert, d'hier à aujourd'hui
Portrait de James Cuthbert (circa 1719-1798)
Par Louis Dulongpré (1795-1798)
63.5 x 48 cm
Don de Madame Wendy Weaver M2009.31.1
© McCord Museum
Au fil des ans, James Cuthbert agrandit considérablement son patrimoine par l’achat de plusieurs autres seigneuries dans la région, devenant ainsi le plus important propriétaire foncier entre Lanoraie et Maskinongé. Également, fort apprécié des gouverneurs anglais, il siège au Conseil exécutif de la province de Québec en 1766, puis il est nommé au Conseil législatif, dont il sera membre jusqu’en 1786.
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D’un tempérament dominateur et belliqueux, le seigneur Cuthbert se montre souvent fort sévère à l’endroit de ses censitaires. Malgré tout, il fera preuve de générosité, tout presbytérien soit-il, envers les paroisses catholiques de sa seigneurie. Ainsi, fournit-il les cloches, la pierre à chaux et tout le bois nécessaire aux églises de Saint-Cuthbert et de Sainte-Geneviève-de-Berthier. De même, il fait don d’un terrain et d’un tableau religieux à la paroisse, laquelle, voisine de Berthier, tire son nom de l’un de ses ancêtres, dont il voulait honorer la mémoire : l’éminent « saint Cuthbert ».
Portrait de Catherine Cairns (1745-1785), deuxième épouse de James Cuthbert
Anonyme, illustration parue dans The Dominion Illustrated, 1er août 1891
Marié par trois fois, James Cuthbert aura dix enfants de son union avec Catherine Cairns, sa deuxième épouse, qu’il fera tous baptiser à l’église anglicane Christ Church, à Montréal. Afin de les préparer à la vie au Canada, dont les lois françaises demeurent en vigueur après la Conquête britannique, Cuthbert envoie ses trois fils étudier chez les Jésuites à Douai, en France.
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À la mort de James Cuthbert en 1798, le patrimoine familial est réparti comme suit : l’aîné, Alexander, hérite des seigneuries de Maskinongé et de Dusablé, alors que Ross reçoit celles de Dautray et de Lanoraie. Mais c’est à James Cuthbert fils que revient l’insigne honneur de reprendre la charge la toute première acquisition de son père – la seigneurie de Berthier.
Animés par le même désir d’engagement que feu leur père, James et, plus tard, son frère Ross siègent à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. Fervent politicien, James devient membre aussi du Conseil législatif, où il se prononce contre l’union du Haut et du Bas-Canada.
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En 1849, James Cuthbert fils décède au manoir de Berthier, laissant dans le deuil les douze enfants nés de son second mariage. L’un d’eux, Edward Octavian, hérite alors du fief Dorvilliers et de la seigneurie de Berthier, devenant ainsi le troisième et dernier maître de la propriété. Quatre ans plus tard, le 1er décembre 1853, il épouse Mary Bostwick, petite-fille de son oncle Ross Cuthbert. Comme le vieux manoir nécessite alors de trop coûteuses réparations, le couple l’abandonne pour s’installer dans une confortable maison du village de Berthier, qui sera le dernier manoir des seigneurs Cuthbert.
Aujourd’hui, la famille Cuthbert compte encore plusieurs descendants qui portent les patronymes « Rowan » et « Forneret ».
Armoiries de la famille Cuthbert
1778
(Beddoe p.59, #83)